Le lait, un enjeu important de production pour l’Algérie
Premier consommateur de produits laitiers au Maghreb, l’Algérie est un important importateur de lait en poudre. Le gouvernement encourage le développement d’une production en propre afin de réduire la dépendance aux importations. A Djazagro, de nombreuses sociétés sont ainsi présentes pour le stockage et la conservation, répondant aux besoins de l’industrie de l’agroalimentaire.
L’Algérie est l’un des principaux consommateurs et importateurs de lait en poudre dans le monde. Le pays est le premier consommateur laitier du Maghreb, avec une consommation de l’ordre de 140 litres en moyenne par habitant et par an.
La consommation atteint ainsi près de 5,5 milliards de litres, mais le pays est loin d’atteindre l’autosuffisance. La production ne couvre en effet qu’environ 55 % de ses besoins, selon les données fournies par le Département américain de l’agriculture (USDA). Le gouvernement souhaite cependant inverser cette tendance en subventionnant l’élevage, la recherche et l’innovation.
Les besoins laitiers du pays sont actuellement couverts par des importations qui représentent entre 200 000 et 250 000 tonnes de lait en poudre par an, selon les années. La couverture des importations en 2021 atteignait 46% par l’Office national interprofessionel du lait (ONIL), le reste étant importé par des entreprises privées. L’ONIL est en charge de la répartition de ces importations vers 119 laiteries – dont 15 publiques – sur l’ensemble du territoire national. Les importations représentent de 600 à 750 millions d’euros, ce qui fait de l’Algérie le deuxième plus grand importateur mondial de lait en poudre, juste derrière la Chine.
Le cheptel laitier de l’Algérie produit 2,5 milliards de litres de lait de consommation par an, alors que les besoins du marché sont estimés à 4,5 milliards. L’industrie transforme environ 3,4 milliards de litres, dont 1,6 milliard pour la production de lait pur et 0,8 milliard pour la production de yaourts, desserts et boissons fermentées.
Plusieurs programmes stimulent la production
Cependant, les directives gouvernementales pour améliorer la production à l’intérieur du pays commencent à porter leurs fruits. Selon le rapport du service international du Département américain de l’agriculture, la priorité donnée à l’amélioration de la production nationale commence à réduire la dépendance à l’égard des importations.
La politique gouvernementale vise notamment à rendre les fermes plus productives, tablant sur l’augmentation régulière de la production en propre. L’Algérie a importé moins de lait en poudre au cours de l’année 2021. Selon les estimations de l’USDA, les importations auront également stagné en 2022 et 2023.
Plusieurs programmes différents stimulent ainsi la production en propre. Le gouvernement algérien fournit plus de 129 millions de dollars en subventions annuelles aux éleveurs et producteurs. Mais il propose aussi des subventions pour la naissance des veaux, la couverture vétérinaire et la vaccination contre la fièvre aphteuse.
Des contrats ont été signés pour une coopération accrue avec le reste du monde, représentant de nombreuses opportunités en matière d’investissements pour beaucoup de pays. Par exemple, l’Algérie coopère avec l’Afrique du Sud pour la production de fourrage et l’irrigation afin d’améliorer les performances et la production de l’élevage.
En 2022, le ministère algérien de l’Agriculture a lancé un nouveau programme visant à reconstituer le cheptel de vaches laitières, à réduire leur abattage et à encourager la production. Le ministère a également décidé de rouvrir les importations de bétail. Il évalue ainsi à 400 000 le nombre de vaches qui seront importées jusqu’en 2024. Un autre volet important est l’amélioration du système de traçabilité des importations de lait en poudre afin d’éviter les pénuries dues au détournement de cette matière première.
Ces démarches s’inscrivent ainsi dans l’actuel plan quinquennal agricole prévu jusqu’en 2024 qui donne la priorité au développement de plusieurs secteurs clés, dont les produits laitiers. Le gouvernement encourage l’agriculture industrielle moderne, en utilisant les nouvelles technologies et la numérisation, ainsi que les outils innovants et les énergies renouvelables. Le plan quinquennal du gouvernement s’oriente vers des complexes agricoles modernes avec une production intensive avec, là encore, des subventions sur le foncier pour les industriels et les investisseurs privés.
Djazagro répond présent
Le marché algérien des produits laitiers connaît une croissance de l’ordre de 10% par an. Et ce, en raison de prix fixés par l’administration pour le lait pasteurisé en sachet (LPS), qui en font une source de protéines bon marché et stimulent ainsi la consommation locale. On constate aussi une augmentation de la consommation urbaine pour les fromages (près de 100 000 t/an dont 80% de fromages fondus). Une évolution qui se traduit par un besoin d’équipements industriels.
Djazagro représente ainsi une formidable opportunité de mettre en relation industriels et producteurs locaux comme internationaux. De nombreux industriels – notamment en provenance de l’UE – sont ainsi présents, notamment dans les équipements et la fabrication de produits laitiers finis ou semi-finis. Comme les Italiens Fraugroup SRL (stand CT C072) et REDA Spa (stand CT C056) ou encore l’Allemand Lactoland (Stand A F032). Lignes et solutions complètes automatisées pour l’industrie laitière, plateformes de stérilisation et de pasteurisation, fabrication, élimination des bactéries, traitement de produits transformés comme le fromage et le beurre : tout ce que l’industrie peut offrir au secteur sera présent à Djazagro 2024, du 22 au 25 avril à Alger.