Tunisie, une consommation alimentaire plus diversifiée
La consommation alimentaire en Tunisie est similaire à celle du reste de l’Afrique du Nord : majoritairement des céréales mais aussi une consommation qui se diversifie avec davantage d’aliments d’origine animale, selon les données du ministère de la Santé Publique de Tunisie.
La Tunisie, qu’ils s’agissent des visiteurs comme des exposants, est généralement bien présente sur le Salon Djazagro. L’opportunité de regarder d’un peu plus près les modes de consommation dans ce pays.
Dans les faits, la Tunisie se distingue peu de ses voisins du Maghreb quant au régime alimentaire de sa population. Selon les données fournies par le ministère de la Santé Publique de Tunisie, la base de l’alimentation est les céréales. Elles représentent environ un tiers de toute l’alimentation en kg par personne et par an – les données datent de 2015. Cette consommation est cependant en baisse constante depuis le milieu des années 80. Par exemple, comparé aux chiffres de consommation de 2010, la part des céréales a baissé de six points (38,2% en 2010 comparé à 32,1% en 2015). Dans les milieux urbains, cette consommation de céréales en kg s’affiche également en baisse, mais de façon moindre. Sa part dans la consommation totale a diminué en effet de 5,7 points entre 2010 et 2015. Ce qui s’explique par le changement des habitudes alimentaires : le blé tendre se substitue progressivement au blé dur avec l’augmentation de la consommation de pain à base de farine.
Depuis 30 ans, on note surtout une hausse très marquée de la consommation de produits d’origine animale : viandes, œufs et produits laitiers. La consommation de viandes et volailles est ainsi passée de 29,8 kg par an et par personne en 2010 à 32,5 kg en 2015. Soit une part légèrement supérieure à 6% dans la consommation en kg. L’augmentation est particulièrement sensible pour les produits laitiers. Les Tunisiens en consommaient 109,7 kg par personne en 2015 contre 95 kg en 2010. La part des produits laitiers se situe désormais à 20,2% en 2015.
Même constat pour la consommation d’œufs par an : 186,9 unités en 2015 contre 166,7 en 2010. Si la consommation de poisson reste assez stable, elle a été multipliée par trois pour les légumineuses (3,4 kg en 2010 contre 10,5 kg en 2015).
Les fruits et légumes autres que la pomme de terre sont en progression dans les habitudes alimentaires, ce qui est plutôt favorable à la santé. La consommation de pommes de terre atteint près de 20 kg/pers/an.
Autre bonne nouvelle pour les habitudes alimentaires, la part du sucre et des produits sucrés a baissé de 15,8 kg/an/personne à 15,3 kg. En revanche, on constate une inquiétante progression dans la consommation des huiles et corps gras. Un Tunisien en a consommé l’équivalent de 25,7 kg en moyenne en 2015 (27,4 kg en milieu urbain) contre 13,7 kg (12,9 kg en milieu urbain) en 2010. Cependant, le ministère de la Santé Publique constate que les rations alimentaires aujourd’hui apparaissent plus diversifiées qu’il y a trente ans.
La consommation alimentaire des ménages (chiffres de 2015) s’élevait à 28,9% des dépenses totales, mais elle grimpe néanmoins à 34,1% en zone rurale. L’écart de plus de 5 points entre les milieux ruraux et urbains s’explique à la fois par le plus fort pouvoir d’achat des citadins et à leur mode de vie différent. Dans un pays qui poursuit son urbanisation, cette différence révèle une tendance globale d’évolution des habitudes alimentaires, les modèles citadins influençant à terme ceux des ruraux.